Association d'Aide aux Victimes de France
Section d'aide aux victimes d'Accident du Travail et de Maladies Professionnelles

Maladie Professionnelle – Doigts de la main

Une personne qui a mal aux doigts de la main

L’article L. 434-2 du Code de la Sécurité sociale dispose, dans son 1er alinéa, que le taux de l’incapacité permanente est déterminé compte tenu d’un barème indicatif d’invalidité. Le présent barème répond donc à la volonté du législateur. Il ne peut avoir qu’un caractère indicatif. Les taux d’incapacité proposés sont des taux moyens, et le médecin chargé de l’évaluation garde, lorsqu’il se trouve devant un cas dont le caractère lui paraît particulier, l’entière liberté de s’écarter des chiffres du barème. il doit alors exposer clairement les raisons qui l’y ont conduit. Le médecin du travail peut donc estimer que les problèmes aux doigts représentent une maladie professionnelle.

Main et doigts de la main

Maladie professionnelle liée aux doigts :

Il ne faut pas perdre de vue que la phalange la plus importante est la phalange unguéale, support essentiel du sens du tact. Dès lors, son amputation entraîne la perte de la moitié de la fonction du doigt.

Pour le pouce, et l’index, cette amputation revêt une importance accrue. La première et la deuxième phalanges, simples supports, ont une importance beaucoup moindre.

On tiendra compte, pour l’évaluation de l’I.P.P. :

  • De l’état du moignon,
  • De l’existence éventuelle de névromes,
  • De la mobilité des articulations sus-jacentes.

Rappelons qu’en cas d’amputations multiples des doigts, il sera également tenu compte de la synergie sans que la somme des pourcentages puisse dépasser le taux d’I.P.P. prévu pour la perte de la main entière.

La perte de sensibilité de la pulpe digitale équivaut à la perte fonctionnelle de la phalange, et sera donc évaluée comme celle-ci.

Perte totale ou partielle de segments de doigts

DOMINANTNON DOMINANT
Pouce :
– Avec le premier métacarpien3530
– Les deux phalanges2824
– Phalange unguéale1412
Index ou Médius :
– Trois phalanges (avec ou sans la tête du métacarpien)1412
– Deux phalanges ou la phalange unguéale seule76
Annulaire :
– Trois phalanges (avec ou sans la tête du métacarpien)65
– Deux phalanges ou la phalange unguéale33
Auriculaire :
– Trois phalanges (avec ou sans la tête du métacarpien)87
– Deux phalanges ou la phalange unguéale seule44

Articulation carpo-métacarpienne :

L’atteinte de l’articulation trapézo-métacarpienne du pouce est la plupart du temps consécutive à la fois à des lésions combinées des articulations, des muscles du premier espace inter-osseux et de la peau.

Blocage de la colonne du pouce articulaire ou extra-articulaire (séquelles de fracture de Bennett ou de Rolando, par exemple) :

DOMINANTNON DOMINANT
En position de fonction (anté-pulsion et opposition)1412
En position défavorable (adduction, rétropulsion)2824
Luxation carpo-métacarpienne ancienne, non réduite, à l’exclusion du pouce9 à 127 à 10

Extension des doigts :

L’extension des différentes articulations atteint en général 180°. La flexion des articulations métacarpo-phalangiennes est de 90°, sauf pour le pouce où elle n’atteint que 110°.

Les articulations inter-phalangiennes proximales dépassent légèrement l’angle droit, sauf à l’auriculaire.

Les articulations inter-phalangiennes distales n’atteignent pas l’angle droit, sauf à l’auriculaire.

Il existe cependant de nombreuses variations individuelles.

Les séquelles seront appréciées selon le degré de limitation de l’enroulement du doigt (dont la pulpe normalement atteint la paume) ou de l’extension de celui-ci.

Les deux extrêmes sont réalisées par le doigt raide ou le doigt en crochet ; dans ces cas, l’incapacité est égale à celle de l’amputation du doigt.

Pouce :

DOMINANTNON DOMINANT
Articulation métacarpo-phalangienne :
– Blocage en semi-flexion ou en extension64
– Blocage en flexion complète108
– Laxité articulaire par rupture ou luxation ancienne du pouce non réduite1512
Articulation inter-phalangienne :
– Blocage en flexion complète108
– Blocage en semi-flexion ou en extension ou luxation ancienne non réduite64

Autres doigts :

Le taux d’incapacité sera déterminé selon l’importance de la raideur.

DOMINANTNON DOMINANT
Index7 à 146 à 12
Annulaire et médius4 à 6
Auriculaire4 à 8

La destruction ou l’altération de l’appareil unguéal sera évaluée en raison de la gêne de la préhension.

S’il y a des lésions multiples :

L’appréciation sera faite sur la fonction globale de la main plus que sur l’addition des différentes lésions.

Métacarpien :

– Cal saillant entraînant une gêne fonctionnelle : 2 à 4.

Les pseudarthroses ou les cals vicieux des métacarpiens et des phalanges seront appréciés selon le retentissement sur le fonctionnement général de la main.

LA MAIN.

DOMINANTNON DOMINANT
Amputation métacarpienne conservant une palette7060

L’examen soigné et complet d’une main doit comporter d’abord un bilan des lésions anatomiques (amputation, atteinte motrice, atteinte sensitive, anesthésie, douleurs).
L’addition des invalidités partielles ne suffit pas à établir l’invalidité globale de la main.
Une correction doit être effectuée grâce à une étude dynamique fonctionnelle. En effet, la main n’est pas seulement un segment de membre, lui-même additionné de segments digitaux, mais un organe global unique, organe de la préhension et du tact.
Cette étude dynamique se fait par un bilan de la valeur des diverses prises : pinces, empaumement, crochet.
On se fondera, au départ, sur le bilan anatomique et on le modulera grâce à un bilan fonctionnel. Le matériel d’examen sera le suivant :

  • Un goniomètre ;
  • Un cylindre de 15 cm de long et de 7 cm de diamètre ;
  • Un manche d’outil (ciseau à froid) de 20 cm de long et de 2,5 cm de diamètre ;
  • Un pinceau ou crayon ;
  • Une plaquette de plastique de 1/2 mm d’épaisseur et de 6 cm sur 3 cm ;
  • Une balle de caoutchouc de 4 à 5 cm de diamètre, avec en plus, si possible :
  • Un dynamomètre marqueur ;

Un éventail de cinq plaquettes dont les extrémités porteront :
un fragment de velours, un fragment de caoutchouc-mousse, un fragment de papier émeri, un gros bouton, une pièce de monnaie.
Dans ce matériel, chaque objet doit être muni d’une anse de direction, pour mesurer la force de la prise exercée.

Epreuve fonctionnelle.
Pour chaque épreuve, proportionner la cote accordée à l’aisance, à la force et à la finesse de la prise.
Pour évaluer la force, tirer sur l’anse de l’objet.
Additionner les 7 cotes accordées (une seule par épreuve) ; une main normale sera équivalente à 70 (1). Le total donnera la valeur fonctionnelle de la main.

NORMALEINTERMEDIAIRENULLE
Pince unguéale (ramassage d’une allumette ou d’une épingle)3,51,50
Pince pulpo-pulpaire (plaquette de plastique)10,57 à 3,50
Pince pulpo-latérale (plaquette de plastique)10,57 à 3,50
Pince tripode (haut de la boîte cylindrique, manche d’outil, pinceau)10,57 à 3,50
Empaumement (boîte de conserves, manche, pinceau)2114/7/3,5
Crochet (poignée)73,50
Prise sphérique (haut de la boîte cylindrique)73,50
Total70

(1) Les chiffres figurant dans ce tableau ont été obtenus à partir d’une estimation sur 100 de la valeur d’une main normale, multipliée par le coefficient 0,7 puisque l’incapacité totale de de la main représente un total de 70 %.

CICATRICES DES MAINS.

Disgracieuses, chéloïdiennes du dos de la main, indépendamment des raideurs ou rétractions :

– Une main 5

– Les deux mains 10

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Photo de Patrick Kloepfer en fauteuil roulant
guillemets
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Patrick Kloepfer

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